Histoire de l'Orgue
Histoire du Grand Orgue de la Cathédrale de Cahors
La partie instrumentale de l’orgue a été classée à titre d’objet aux Monuments Historiques en 1979.
Le premier orgue sur lequel nous avons des renseignements précis, fut construit en 1712-1713 par le facteur François Picard de Lespine. L’instrument comportait quatre claviers et nous connaissons dans le détail sa composition. De cette époque, seul nous est resté son magnifique buffet sculpté dans le noyer de notre région.
On a peu d’informations sur le devenir de l’orgue pendant les cent ans qui suivirent, on peut penser qu’il subit les dégradations dûes au temps et à la révolution, de telle sorte qu’en 1838 une demande de restauration fut effectuée mais n’eut pas de suite. En fait, il fut décidé un peu plus tard en 1860 de le remplacer par un nouvel instrument. Jean-Baptiste Stoltz, facteur renommé, constructeur d’un grand nombre de très beaux orgues de la région, fut choisi pour ce travail.
Stoltz réalisa un orgue dans le style pré-romantique, en réutilisant l’ancien buffet. Pour pouvoir loger l’instrument, celui-ci fut élargi et l’arrière prolongé jusqu’au mur de la façade ouest. L'orgue fut reçu par Auguste Durand, l'organiste de Saint Vincent de Paul, le 31 décembre 1863. Le rapport d'expertise précise qu'il est parfaitement conforme au devis. Cet orgue a toujours été considéré comme une des plus belles réalisations de Stoltz. En 1876 des travaux importants eurent lieu dans le chœur et causèrent un empoussiérage massif de l’instrument. En 1878, il subit un «relevage» c’est à dire une remise en état complète sans modifications. Durant la guerre de 1939-1945, des modifications furent effectuées : électrification de tout le mécanisme, augmentation du nombre de jeux par la technique des emprunts, suppression de la machine «Barker» La tuyauterie Stoltz fut cependant presque entièrement conservée.
Dans ce chapitre historique, il ne faut pas oublier d’évoquer les noms des organistes célèbres qui sont venus à Cahors pour jouer sur le Grand-Orgue de la Cathédrale, tels ceux de César Franck, Charles-Marie Vidor, Louis Vierne ...
La restauration 1984 - 1993
En 1962 le facteur Merklin présenta un devis de relevage qui resta sans suite.
En 1978 un devis du facteur Koenig n’aboutit pas non plus.
En 1984 l’orgue était devenu injouable.
La situation à l’époque était complexe, car il fallait tenir compte de la découverte de fresques cachées par l’orgue qui obstruait également la rosace au dessus du portail.
Plusieurs projets furent proposés :
1. construction d’un orgue neuf de style français disposé parallèlement à la nef.
2. Reconstruction à l’identique de l’orgue Stoltz.
3. Retour au buffet de Lespine, en palliant le manque de volume disponible par le placement du soufflet dans une pièce annexe, par la création d’un positif et la mise en place d’un buffet arrière de style contemporain.
C’est finalement cette dernière solution qui fut retenue.
La restauration commencée en 1984, a été réalisée par l ‘atelier du facteur d’orgue Gérald Guillemin. Pour pouvoir mettre en valeur les fresques du XIVéme siècle découvertes par les travaux, la profondeur de l’orgue fut réduite et un buffet arrière, réalisé par les Monuments Historiques, ajouté. Le buffet de Lespine fut remis dans son état d’origine. Ces travaux ont permis
de redonner à l’orgue sa composition de 1860, à quatre jeux près. La tuyauterie a été minutieusement restaurée, le mécanisme refait à neuf suivant les principes de Stoltz. Le diapason est celui du milieu du XIX éme siècle, 435 Hertz.
C’est le samedi 23 octobre 1993 que fut inauguré l’orgue restauré, par les organistes Jan Willem Jansen, Michel Bouvard.
La bénédiction par Monseigneur Gaidon, Evêque de Cahors, eut lieu le lendemain et l'organiste Francis Chapelet clôtura le week end inaugural par un brillant concert.
L'orgue subit en 2001 quelques travaux complémentaires d’isolation du buffet arrière.
Entre 2010 et 2014 le facteur d'orgues Patrice Bellet modifie le plan des porte-vents pour une meilleure accessibilité au Grand Orgue, sécurise certaine passages et la montée vers le récit, et intervient sur l'harmonisation de quelques jeux, notamment le cromorne du Positif.
Intervention 2018-2019
Pendant l'hiver 2018-19, Jean Daldosso, facteur d'orgues à Gimont, effectue plusieurs interventions importantes. Il modifie l’alimentation en vent en déplaçant le ventilateur contre le buffet, manœuvre qui rend le vent plus stable et évite les "houpements". (L'ancien ventilateur se trouvait dans une pièce annexe!!) L'ossature de l'orgue même à dû être consolidée, la tour centrale du buffet redressée. La boîte expressive, peu étanche, a été modifiée.
Tous les postages ont été remplacés, le plan des porte-vents simplifié. Certains tuyaux ont dû être restaurés, beaucoup de noyaux des anches désoxydés. Positif de dos, Grand-Orgue et Récit sont entièrement ré-harmonisés, le Plein Jeu du positif complété de son cinquième rang manquant.
Composition de l'orgue
Grand-Orgue Positif de dos Récit expressif Pédalier
Montre 16' Flûte 8' Bourdon 8' Sousbasse 16'
Bourdon 16' Bourdon 8' Flûte Harmonique 8' Basse 8'
Montre 8' Prestant 4' Voix Célèste Flûte 4'
Bourdon 8' Flûte 4' Gambe 8' Bombarde 16'
Salicional 8' Nazard 2 2/3 Flûte Octaviante 4' Basson 16'
Violoncelle 8' Doublette 2' Octavin 2' Trompette 8'
Grosse Flûte 8' Tièrce 1 3/5 Basson 16' Clairon 4'
Prestant 4' Plein Jeu 5r Trompette 8'
Doublette 2' Trompette 8' Basson-Hautbois 8'
Plein Jeu 5r Cromorne 8' Voix Humaine 8'
Cornet V
Bombarde 16'
1° Trompette 8'
2° Trompette 8'
Clairon 4'
Appel Anches Pédalier, Grand-Orgue et Récit
Tirasses Grand-Orgue et Récit
Accouplements GO / Pos et GO / Réc
Tremblant
La à 435 Hz à 15 C°